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Jugez de mon étonnement, hier, tandis qu’allant de table en table pour prendre les commandes auprès d’esthètes émoustillés par les mets d’un grand chef étoilé, je
dus céder à l’évidence de cette réalité banale : les gastronomes ont des lectures de buveurs de piquette.
Du roman d’aramon.
Téléchargeant sur ma liseuse mon flot de manuscrits quotidiens, l’image de Jean-Rolin ramant sur un radeau, chemise au vent, déshydraté, l’air d’un hareng – d’une
sardine sèche ? – me saute au nez.
– Or, Muse, évente-moi un peu ! Que souffle la vente !
Il faudra dire à Jean-Birnbaum qu’il mouche sa plume avant d’écrire ; son style goutte.
Nous parlerons dorénavant de Jean-Rolin comme d’un lieu dit dans le canton littéraire, une adresse.
Car contre l’homme, je n’aurai qu’un bon mot : rien.