1301. Flic, Flaque, Floch
Pauvre Baudelaire, disponible à partir du 15 mai, vient d’arriver au Mans, grande tenue, papier, fil et douceur veloutée. Il est très beau. On s’est même offert des rabats (à d’autres les rabais). Le soin apporté au façonnage par l’Imprimerie Floch est sans pareil. Rien du rafistolage des colles et des consciences bidouillé par nos amis les petits Éditons de la farce militante dans les banlieues de l’Europe élargie. Les blancs tournants des couvertures tournent vraiment, les angles sont droits, proportions ajustées. Le pelliculage Soft touch assure au noir intense et bleu des couvertures une profondeur d’un mat étrange que nous songeons déjà à étendre à nos prochains ouvrages. C’est fabuleux. La main rêve au premier contact, l’esprit se dresse. Le livre est ravissement d’une précision égale au texte exorbité de Vipaldo, que je rencontrerai dans deux semaines, pour la première fois, moment quasi nuptial.
Les éditions Vagabonde, dont j’avais apprécié à Marseille, où elles résident il me semble, un Jules Laforgue imprimé en Scop et en double avec Carmelo Bene, imprime aujourd’hui les Réflexions & Maximes de Vauvenargues, le plus contemporain de nos moralistes, au prix d’un compromis avec la sueur qui fait tourner les machines bulgares. C’est porter haut le goût de la morale, apparemment indispensable à l’affairisme éditorial qui autorise à « voir parfois dans les écrits de ce moraliste sans égal comme les reflets d’une époque monstrueuse : la nôtre. »
Une morale de poivron farci.
J’allais acheter le livre. Je l’ai remis dans son bac à légumes.