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C’est une idée envisageable, nous allons nous y atteler, les machines aujourd’hui pratiquent l’impression linéaire, les rouleaux de tissu remplaceront les rames de
papier, les romans transformés en tabliers scolaires (pour la famille au grand complet), essais des pulls à col roulé, pyjamas psychanalytiques, caraco à rimes croisées (ca /ra/ co), tee-shirts
manches libres, haires philosophiques, impers classiques sur lesquels le temps glisse, zip des nouvelles-éclair, chaussettes pornographiques (« Ne tombent jamais ! »), pantalons de
velours policier, robes de chambre aux revers dramatiques, soutiens-gorge pour les fêtes mammaires (fer à repasser offert), moufles pamphlets – strings haïkus ? – doublures testimoniales,
mouchoirs jetables avec l’intrigue, expé boutons de manchettes, ceintures de cuir autofictionnel, drames de plage avant noyade + la passementerie habituelle de la littérature papier. À lire
réciprochement dans les transports bondés.
– Notre fortune est faite, nous changeons de support, se dit le petit éditeur. Le livre textile vient d’arriver dans les boutiques de fringues et les
supermarchés.
Je m’excuse (pas de vivre)
J’avais mal lu votre phrase, j’ai des tendances à défondre les lignes, mais j’essaye de créer
mes lignes, pour ne pas confondre, et aller à la rencontre des autres lignes
vous avez dit :
écrire SANS esprit
ni talent ni pensée
alors, vous n’avez pas dit écrire, vous avez dit répondre
mais je ne vois pas trop la différence entre écrire et répondre
mais il est vrai qu’on ne dit pas : je vous écris au téléphone
et pourquoi, ne le dirait-on pas ? puisqu’il s’agit d’une voix à entendre, j’ai pas dit une
sonorité, un vernis jazzy, mais plusieurs voix qui nous traverseraient en me disparaissant, à laisser entendre par une transcription de langue en état de guerre ou de jujubes,
comme on veut, mais pas automatique, pas un automatisme, je ne trouve pas le mot, c’est toujours ce mouvement fou que je n’arrive plus à expliquer, ça devient une pratique
: incontrôler le contrôle en dé(tressant) l’incontrôle, mais ça ne peut plus se dire, moi je ne peux plus, parce que ça ne s’explique plus, ça se fait, c’est étrange,
mais je ne peux pas le dire, comme je suis sourde, du coup je crois qu’on est sur la même ligne de hope, l’esprit en moins, mais rien pas certain, car des que je dis une chose, c’est le contraire qu’il faudrait dire, je disparais car des que ces histoires de savoir me remontent, ça ne tombe pas, et ça se plante mais ne
pousse pas, le savoir ne me pousse pas, il m’envoie dans le mur, et meme pas celui de voisin, ça bombe, peut etre juste de l’eau, une flaque, je ne sais pas.
Avec esprit, talent, et pensée ? C’est le
plat de consistance ? Tout est dans l’ordre ? Le parmesan du signifiant est en sus ? Ou on se cajole directement l’ULM avec esprit, talent et pensée ? ça recommence, qu’on m’excuse, mes flux sont
cons, brutes et truands. Je m’en vais, ça me déflingue.
Entre Barthes et Bonnie qui se tatouent la peau à coup de tirets underground, toi, qui bombe
les jujubes à la kalahnikov, tu n’y comprends rien, comme d’habitude, mais tu files d’un mauvais oeil ce machin conversationnel, agent double, triple
et revers d’un lasse-verglas. Tu files doux. Mademoiselle-lise vous frotte ses abondances, vous démonte la chique, les meubles, la digue, les funérailles. Mais comme il s’agit de mythérature, je
te parie mille dinars que Clyde a une petite amie.
Peut-on, Marsac, vous répondre sans esprit ni talent ni pensée ?
Marsac dit : oui.
On répond : non.
Marsac dit : Ah bon ?
On répond : Oui.
Et nous voici Agents Conversationnels, tout comme Lucie, de chez SFR, Anna, de chez IKEA, David, de chez qui ?
Demain, la littérature.
Un petit coach / scotch ?
Une avant-garde-robe ! On fait sauter les djeans, les boulons, les bustiers, ça me change du feuilleté, qui
me plombait le corps, devenir une femme, pas autre chose, depuis le temps qu’on vous le dit, dévêtir
la dégorge, l’été des impressions.