906. Libraire libre
Soyons clairs. Nos livres sont présents dans quelques librairies partenaires, auxquelles nous accordons notre affection la plus tendre. Nos lecteurs sont invités à les y retrouver.
Soyons plus clairs. Il est inutile et illusoire de commander nos livres chez votre libraire de quartier (sympa, super, militant, défenseur des petits éditeurs) en espérant lui faire découvrir des livres garantis sans phosphate. Il ne saura qu’en faire : Télérama et Le Matricule des Ânes n’en ont jamais parlé. Le libraire indépendant a besoin de béquilles.
Soyons d’une haine plus objective encore. En trois ans d’activité, la commande occasionnelle d’un libraire (super, sympa, etc.) n’a jamais donné lieu à une deuxième commande destinée à enrichir son fonds. Le libraire très indépendant empoche les 35 % de remise, les frais de port offerts, sans plus de curiosité (Téléramou n’en a toujours rien dit). Certains libraires ne payent pas leur facture (Richer, à Angers). D’autres font faillite (Camponovo, à Besançon).
Tant mieux. Nous avons renoncé à l’illusion et changeons d’optique : nous ajouterons désormais les frais de port aux commandes d’occasion des librairies indépendantes. Précipitons leur faillite.
Apparaîtront alors, dans l’horizon dégagé, les vitrines de libraires libres.