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Appelons cela le Syndrome d’Houdini.
La plupart des libraires dits indépendants, de quartier ou de proximité, croient mordicus défendre des choix singuliers, confortés en cela par Les Contes de
Bretagne et Les Contes du Berry affichés dans leur vitrine, alors que leurs rayons présentent les mêmes ouvrages d’une ville à l’autre et que la chaîne du livre réduit d’autant leur liberté
d’agir. Les exceptions, rares et précieuses, renforcent la règle.
Dans le même temps, une éditrice de très bons livres de poésie s’engage à diffuser et à distribuer elle-même ses livres « dans le respect de tous les acteurs
de la chaîne du livre, de l’auteur jusqu’au lecteur, en passant par le libraire ».
Malin comme singe en cage, le petit éditeur qui bientôt deviendra libraire se propose de faire mieux que les autres (mieux que les astres) en associant la vente de
livres à d’autres activités : dépôt de pain, débit de boissons, salon de pédicurie – afin de vendre les livres qu’il aime (+ boire, manger, continuer à avancer).