Le Plancher

LE-PLANCHER_LDDP_LIVRELe Livre | * Deux éditions épuisées * | Nouvelle édition ICI (octobre 2024)

Jean, dit Jeannot, est né en France en 1939. Jean, dit Jeannot, a une biographie courte et accidentée. De ses années d’enfance à son engagement en Algérie, de la mort par pendaison de son père à sa claustration volontaire avec mère et sœur, Jean dit Jeannot va échapper à la raison et au monde réel.

En 1971 la mère meurt et les deux enfants, Jeannot et Paule, obtiennent l’autorisation de l’enterrer à l’intérieur de la maison.

Dès lors, Jeannot devient le plancher. Il se couche dessus, cesse de se nourrir, il a autre chose à faire : graver son réquisitoire, s’écrire à lui-même, creuser ses mots. Et y mourir, cinq mois plus tard.

Pour l’auteure, écrire Le Plancher, c’est côtoyer la folie au plus près, s’autoriser la débauche du mot brut, de la syntaxe, emprunter des chemins de réflexion et d’écriture inédits, braver les interdits. C’est aussi donner un corps et une voix à celui dont chacun s’est détourné.

Précision de l’auteure

Ma première rencontre avec le plancher de Jeannot date de 2005, à la bibliothèque François Mitterrand. Hall Est, ce n’est pas le silence qui m’accueille, mais une clameur, un hurlement. Le plancher se dresse dans la lumière, trois surfaces creusées, martelées, saignées à blanc. Je m’approche, aucune paroi ne me sépare de lui, inutile de lever la tête, il est là, devant moi, attaque ma rétine, mon système nerveux, je lis, ne comprends pas, me perds, j’entends les coups, je vois Jeannot sans même encore connaître son histoire, je vois Artaud crever la page d’écriture de son marteau. Je rencontre Jeannot l’Écrivain. Plus tard, le plancher est démonté, exposé dans plusieurs lieux d’art brut, c’est Jeannot l’Artiste. Encore plus tard, le laboratoire pharmaceutique qui l’a acquis le dévoile aux représentants comme avertissement si l’on ne consomme pas ses médicaments, c’est Jeannot le Schizophrène. Depuis plusieurs années le plancher est visible rue Cabanis, contre un mur de l’hôpital Sainte-Anne. Mal exposé, mal conservé, il attend depuis 3 ans une salle qui doit lui être consacrée. C’est Jeannot le Coupable, celui qui encombre, la société, les mémoires, ce sont ceux dont on se détourne, ce sont les lits supprimés des hôpitaux psychiatriques, ce sont les SDF abandonnés, les malades abusivement enfermés en prison, tous les fragiles, les différents, les marginaux, les furieux –

Perrine Le Querrec est une auteure vivante. Elle écrit dans les phares, sur les planchers, dans les maisons closes, les hôpitaux psychiatriques. Et dans les bibliothèques où elle recherche archives, images, mémoires et instants perdus. Dès que possible, elle croise ses mots avec des artistes, photographes, plasticiens, comédiens.

Lire un extrait au format pdf

Articles et blogs

Animula vagula (Rives et dérives de l’art brut)

Jacques Louvain (par Dominique Boudou)

Le Poignard subtil (par Bruno Montpied)

Paradis bancal (le blog de Brigitte Giraud)

La lorgnette (le blog de Jérôme Marty)

Racines (le blog d’Anne Vivier)

Cathy Garcia

Recours au poème (Emmanuel Baugue)

Charybde2 (Huges Robert)

Lobjet

136 pages collées et cousues
(+ 2 photographies du plancher)
15 €
ISBN : 978-2-9536083-4-2
Format 13 x 19 cm
Imprimé en France (2013)

ACTUS

> 30 AOÛT  2016 | Radio 100,7 (au Luxembourg)

Lambert Schlechter sur sa terrasse à Wellenstein

« Looss dech influenzéieren » À ÉCOUTER ICI

 

> 11 JUILLET  2016 | Le Jour d’après d’un jour d´été au Luxembourg | Mersch

Lambert_schlechter_Lecture_Mersch_10juillet2016_d

Lambert Schlechter lit des extraits d’Inévitables bifurcations.

Lambert Schlechter Mersch 10 juillet 2016

(Photo CNL)

Lecture_Mersch_10juillet2016-b

Les jardins du CNL à Mersch, Luxembourg, le 10 juillet 2016, sous le grand arbre librairie (Ernster).

La librairie sous l'arbre_CNLuxembourg

Vue élargie de ladite librairie – Tiens !, bien justement placé de dos, le petit éditeur achète les trois volumes disponibles de Tom Nisse et complète ses Schlechter – Enculer la camarde & Piéton sur la voie lactée, aux éditions Phi. (Photo CNL)

Lecture_Mersch_10juillet2016_c

Autre lecture, en allemand, entretien en luxembourgeois.

Lecture_Mersch_10juillet2016_a

Lecture sur le gazon de notre directrice artistique, à Mersch (même pays).

Lambert_schlechter&Tom-Nisse_Lecture_Mersch_10juillet2016_b

Lambert Schlechter présente en luxembourgeois le livre de Tom Nisse, Extraire, écrit et paru en français aux éditions L’arbre à paroles, de la Maison de la poésie d’Amay, Belgique – des amis.

Lambert_schlechter&Tom_Nisse_Lecture_Mersch_10juillet2016

Les mêmes, un peu plus tard, un peu plus loin.

Lambert_schlechter_Lecture_Mersch_10juillet2016

Lambert Schlechter, chapitre 31.

Lambert_schlechter_Lecture_Mersch_10juillet2016_e

Il faisait 30 C° ce dimanche-là sous la toile aérée, on était bien, très bien aussi à l’ombre du grand arbre librairie (voir plus haut).

Lambert_schlechter_Lecture_Mersch_10juillet2016_b

L’entretien qui suivra la lecture, assuré par Tom Nisse, sera fait en français à l’intention du petit éditeur, qui ne parle ni allemand ni luxembourgeois. (Sauf mention contraire, les photos ont été prises par DM.)

 

 

> 10 JUILLET  2016 | Un jour d´été pour la littérature luxembourgeoise | Mersch

Un jour d'été, au Luxembourg

MerschLa maison Servais, à Mersch, abrite le Centre national de littérature du Luxembourg. Entourée d’un grand parc, elle accueille chaque année des lectures de poètes et d’écrivains luxembourgeois, quasi inconnus dans nos contrées monoglottes. Lambert Schlechter lira des extraits de son dernier livre publié : Inévitables bifurcations. C´est chez nous et nous y serons.


> 9-12 JUIN 2016 | 34e Marché de la Poésie | Paris Saint-Sulpice

Lambert Schlechter_ Toscane_juin_2016

Lambert Schlechter dédicacera tour à tour ses livres sur les stands des éditions Le Castor astral, Les Vanneaux et Phi. Inévitables bifurcations sera disponible sur le stand des éditions des Vanneaux.

 

 

 

 

 


> 25 MAI 2016 | Librairie Charybde | Paris 12° | 19h30 – 21h30

 

Perrine Le Querrec 6 janvier 2025La Librairie Charybde reçoit Perrine Le Querrec pour la sortie de son dernier livre L´Apparition (éditions Lunatique) et la lecture d´autres textes : La Patagonie (Les cahiers du dessert de Lune), De la guerre (Les éditions derrière la salle de bains) et toujours – Le Prénom a été modifié et Le Plancher. C´est au 129 de la rue de Charenton, à Paris (12°) | 09.54.33.05.71 |


 

1340. Le Divan a rdv avec la Hune

Je reprends les comptes.

Il faut parfois plus d’une année pour récupérer un chèque de 30 euros auprès d’un libraire (nous lui épargnerons la honte du pilori, tairons son nom, elle passe parfois sur France-Inter). Je le savais. Je le sais à nouveau.

Quand un libraire ne paie pas sa facture, quelle qu’en soit la raison, certaines structures de diffusion-distribution parmi les plus indispensables ferment le compte du libraire. Fini ! Tu paies ou tu la fermes, ta boutique. Le message est clair : dans tous les cas, tu la fermes !  Ça rend certains libraires indépendants parfaitement dociles aux injonctions du capitalisme militant, moins aux relances des petits éditeurs (geignons un peu, c’est les vacances). Chaque cabotin de la chaîne du livre a très bien compris le rapport des forces en présence.

Il existe quelques libraires encore dédiés à leur métier (la lecture, les choix, les recommandations). À L’Écume des pages notamment. Comme ils aiment bien nos livres depuis Brodsky, on en profite ici pour faire un peu de pub auprès des 30 lecteurs (parfois 50, rarement 100) de ce blog intégral. L’Écume des pages est désormais la seule librairie du 6e arrondissement, juste à côté du Flore où Simone de Beauvoir, une aristocrate, venait faire admirer en terrasse ses derniers sacs Vuitton en compagnie de Sartre, un philosophe tabagique. Il ne reste plus grand monde. La Hune a fermé ses portes en juin. Le fait est connu depuis plusieurs mois. Je l’ai appris hier par le libraire Jean-Pierre Thomas, rue Saint-André-des-Arts, où j’achetais, il y a des décennies, Alain commentant Valéry sous cartonnage Bonet, et d’autres titres encore (Mauvaises pensées et autres, de Valéry). Il ne reste donc plus qu’une librairie substantielle dans le quartier. Le Divan s’est replié dans le 15e en 1996 ou 97 pour laisser place à un peu plus de mode et de luxe dans les rayons (Le dernier nylon de Yannick Haenel, je vous prie ?). La Hune et Le Divan appartiennent au Groupe Gallimard. Il va falloir en sacrifier du monde et de l’espace pour éponger le rachat de Flammarion.

Justement, je reçois ce matin un appel du Divan. J’y ai acheté la plupart des livres de Marina Tsvetaïeva publiés par Clémence Hiver, à l’époque où la librairie se trouvait où se trouvait la Hune qui ne s’y trouvera plus (vous saisissez le principe). C’étaient – ce sont de très beaux livres reliés, à emboîtage pas très maniables, souvent bilingues, qui à l’époque dont je vous parle, il y a vingt ans, vingt-cinq, posaient son homme et son lecteur auprès des filles, des femmes, des hommes. Le rayon poésie offrait des découvertes. Il reste L’Écume des pages, son rayon poésie est directement sur la gauche une fois passé l’entrée, un gage de qualité.

Le stagiaire qui m’appelle (en été, c’est les enfants des éditeurs parisiens qui tiennent les comptes et qui se font des ronds avant la rentrée des prépas, profitons-en tant qu’il en reste, des ronds et des prépas) souhaite me renvoyer le dernier exemplaire des Vingt sonnets à Marie Stuart de Joseph Brodsky. Me renvoyer ? Je reste songeur. Me renvoyer le dernier exemplaire des Vingt sonnets à Marie Stuart de Joseph Brodsky. Moi, à sa place (je n’y suis pas mais faisons comme), moi à sa place, j’aurais gardé précieusement un si bel et dernier exemplaire. Ils en ont vendu quelques-uns mais ne souhaitent pas garder le dernier. Stratégiquement, c’est une erreur (Littérairement, c’est un crime).

Dans trois semaines, un client passera commande et il faudra le leur réexpédier. Ça ne manque jamais d’arriver. Je vous tiens au courant. Je prépare le paquet.

J’ai insisté. J’étais commercialement dans un bon jour. Je sentais l’argumentaire de vente fluide en moi. Cela m’arrive parfois. Parfois pas (c’est un tic que j’ai pris à Philippe Annocque, qui me plaît bien, parfois pas, ça laisse le temps de penser à la suite et ça donne un tempo à la phrase – ou est-ce un rythme ?). Pourquoi pas ? Le Divan fait partie du groupe Gallimard. Brodsky est un auteur de cette maison, certes peu vendu, mais de Chez Gallimard tout de même. Je fais vibrer la corde patriotique en tenant mes aigus – mais de Chez Gallimard toute de même !!! Rien à faire.

Comme eût dit un autre auteur de la maison, qui se vend bien contrairement à Brodsky : Baste !… Niet !… Nichts !… Frout-frout !…

– On ne peut pas tout garder.

Un exemplaire des Vingt sonnets à Marie Stuart de Joseph Brodsky ça encombrerait les divans de la librairie du 15e. Où les lecteurs iraient-ils somnoler sur le dernier Haenel ? Sollers ? Houellebecq ? (La Hune vient de fermer.)

L’argument m’a semblé imparable. Dans la vie, faut choisir. Choisir, c’est renoncer. Renoncer, c’est choisir. Le temps passe et ne reviendra plus. Tout est dans tout et vice-versa.

Ainsi Brodsky : retour à la case départ.

Je l’aime beaucoup ce livre de Brodsky. Je me suis fait plaisir (je me suis fait aussi plaisir en éditant les autres livres, les gars ! Pas de misunderstanding entre nous ! Que du standing).

Ce livre des Vingt sonnets, je le referai autrement quand je le referai. J’y ajouterai en guise d’introduction le texte de Peter France sur sa traduction des sonnets et sa propre version, avant les révisions faites par Brodsky. Brodsky en avait autorisé la publication en plus de la version qu’il a revue. Cela ferait un livre en cinq versions ! A five-fold book ! De quoi nous rappeler le collège (les prépas pour les plus doués) ! On n’en finira pas avec ce livre et avec cette question de ce qui fait qu’un texte traduit (ou pas) est littéraire (ou pas).

Car nous aurons besoin d’en faire une deuxième édition, de ce livre, elle aussi inédite, quand nous aurons écoulé la première. De la bonne came, finalement : poésie et lecteurs, un assemblage auquel on avait renoncé à croire. Et maintenant on y recroit.

C’est dommage que nos autres bons livres ne s’achètent pas autant. Tout de même si : Le Plancher est en deuxième position.

Je prépare un autre choix de poèmes de Brodsky, en rêve pour le moment. La série des poèmes à M.B. m’intéresse. Elle n’a jamais été publiée en volume en français. Le volume proposerait plusieurs versions – dans un arrangement lui aussi inédit qu’il reste à inventer (j’ai mon idée).

Rendez-vous dans trois ans.