Critique
En promouvant des livres déjà promus par leur notoriété, les critiques littéraires voués à la compromission de la littérature promeuvent des livres promis à leur belle promotion.
Encres de Loire, au pluriel explicite, est une brochure levée sur fonds publics dont la mission depuis deux ans est de faire chaque trimestre connaître en les listant nos livres transparents sans jamais rien en dire de précis – pas un article, pas un encart, pas une notice nécrologique : juste une place dans la liste. En région comme ailleurs, les recensions promeuvent les livres promus d’avance à la compromission promise.
(On s’y perd, mais leurs livres s’y retrouvent.)
Cela nous coûte un SP par trimestre et nous voici tondus comme le loup blanc.
À la fin de l’envoi, qui touche quoi ?
Tout grand artiste se voit tôt ou tard affublé de moustaches. La consécration a un prix que le prix Virilo semble avoir bien compris.
Le génie d’un écrivain n’est jamais que la somme des commentaires élogieux qui circulent sur son œuvre. Les faux génies de la littérature offrent aux vrais la confirmation de cette vérité affligeante.
Dans la plupart des livres que je parcours d’un œil rapace sur les tables des libraires, je retrouve de plus en plus souvent ce sens paisible de l’économie rurale
qui assure la prospérité de lignées d’éditeurs. Le souci patrimonial, troupeau des phrases qui
passent, conduit à ces petits bonheurs âpres qui nous agitent à chaque rentrée, nous rassurent à chaque retour sur les tables.
(Vous pouvez le relire sans craindre les doubles-fonds : on est certain que Scarron a bien écrit Le roman comique.)