Divers

520.

 

Leurs intrigues cousues de fil blanc exigent beaucoup de colle pour tenir d’une couverture à l’autre.

 

Subtilité de la maille qui saute dans le texte qui, soudain fait trou.

 

Il a un drôle de goût le miel extrait du foie.

 

Le petit éditeur a mis au point sur le principe du téléphone portable un modèle de livre sans fil. Ça marche.

 

Je ne vois guère que les écrivains en place pour croire encore à l’utilité des éditeurs en place.

 

Relisant au hasard quelques pages de La Princesse de Clèves, j’ai la curieuse certitude que ce roman insupportable a trouvé dans Marc de La Fayette un
continuateur à sa mesure.

 

Tout impossible.

519.

La drôlerie carabinée produit ces cadavres grimaçants.

 

Les libraires peuvent mourir tranquilles. J’ai des réserves de livres pour des décennies.

 

Nous lirons bientôt dans le creux de nos mains.

 

Je ne remets pas en cause tes goûts, Libraire, mais ton indépendance.

518.

 

Le Syndicat National de la Librairie a réussi à faire taire le petit éditeur dont les vocalises martelaient depuis trois jours le crâne des libraires fragilisés par
la gestion des stocks, allers-retours et sens inverse – des Gallimard, des Grasset, des tutti coteries. Pieds et bras coupés, langue réduite, avait tout l’air d’un saucisson inoffensif, sec et
pendu au plafond.

 

Les Libraires Indépendants ont dès lors le plaisir et la liberté de vous annoncer sur le site même du dictateur enfin déchu, déchiré, ramoné, poil au nez, que
Les Clandestins de Youssouf Amine Elalamy vient d’être réimprimé par Le Diable en personne. (Aux dernières nouvelles, le site
de l’éditeur prétendait le contraire. N’en tenez pas compte : les stocks.)