Le propre de la rentrée littéraire est de nourrir l’abcès vite asséché de mon ressentiment avide.

Quel intérêt ai-je à demeurer en repos dans ma chambre si ce n’est pour y attendre la remise du Goncourt ?

– Nous mériterions, jaloux que nous sommes, un bon succès de librairie ! dit le petit éditeur à son équipe réunie.

En attendant, faisons la liste des grandes œuvres que nous n’avons pas lues.

+ Pourquoi j’écris, d’Orwell.

Il venait d’inventer un livre intelligent dont les finesses n’excédaient jamais les capacités du lecteur.

Au sortir du parc de Goodwood (U.K.), le petit éditeur avait renouvelé son lot d’idées sur la littérature afin de la rendre plus utile à la fausse
commune.

1. Moderniser les techniques de lecture

2. Affiner les outils critiques

3. Articuler la littérature et la vie

4. Épanouir le lectorat

Certains rient. D’autres citent Bergson.

J’aime dans Bergson l’idée que la pensée ne se réduit pas au langage et que mon rire, en quelque sorte, pense.

La foule anonyme des amateurs de Shakespeare a elle aussi traversé les siècles.

– Je m’amenuise beaucoup, s’égayait le petit éditeur dans la rigole de son sillon.