Divers
Qui est le mieux placé pour parler de littérature ? L’écrivain, le lecteur, l’éditeur, le critique, le livre ou le pilon ?
Cela dit, j’ai connu un signe professeur de linguistique. Et un singe, de zoologie.
– Nous cherchons à éditer des textes avec du poil sous les bras, déclara le petit éditeur. Le lisse dans la vallée ne nous intéresse pas.
(Du poil fin et soyeux appelant la caresse.)
Les livres que j’aime sont aussi ceux dont je tolère le moins, à la relecture, les écarts de génie.
Notre ami et maître a été promu feuilletoniste au Monde des livres. Nous allons enfin pouvoir nous passer des improvisations provinciales du Matricule
d’aisance et reporter nos attentes énamourées vers ce Grand Journal du soir dont je n’ai jamais dit de mal en public.
(Mon amour pour Éric Chevillard est d’ailleurs connu.)
Je n’ai jamais compris comment la littérature pouvait aider à vivre. La maladie soigne-t-elle le malade ?
– Comment ai-je pu à ce point aimer Balzac, un parfait inconnu ? se lamentait le petit éditeur atterré.
La culture de masse a produit des chefs-d’œuvre (Chaplin, le jazz). Morin l’a dit avant moi et je le répète après lui. Vous voici bien encadrés. Mais il me manque,
pour clore la démonstration, un exemple emprunté à la littérature.
Évidemment. Shakespeare est un grand écrivain. Mais n’oublions pas Joyce, Woolf, Melville, Defoe, Conrad, Stevenson, Hawthorne, Steinbeck, Dickinson, Sterne, Twain,
Emily Brontë, Swift, Orwell… Nous pourrions y passer la nuit sans même effeuiller la liste.