Divers

441.

La raillerie est une voiture à friction manipulée par un enfant : l’excitation est à son comble au moment du
lancement
, la torsion des ressorts, le craquement des roues. Après rebond contre le mur, elle vous revient à la vitesse molle et prévisible d’une erreur de
destination.

 

– Je suis un scorpion junky (I shoot myself right in the head).

 

Bang !  

 

– This publisher is dead.

– What do you mean dead ?

440.

 

– La caricature est souvent plus intéressante que l’original, minaudait le petit miroir dans ma salle de bain.

 

Faut-il écrire bonnet blanc ou blanc bonnet ? Placer la virgule avant ou après ? Dire voici ou
voilà ? Passionnantes hésitations et débats littéraires que je devine à la lecture de ce livre très bien écrit.

 

Jetez plutôt vos pizzas aux pourceaux.

 

Dans Le lièvre de Patagonie, que je commence tout juste, Claude Lanzmann délaye sur trois chapitres d’une naïveté bavarde et tortueuse sa passion pour
l’aviation et les militaires israéliens au point que m’est venue, à la lecture de ce rêve hallucinant de toute-puissance et d’héroïsme décrit sous divers angles, l’image saugrenue d’un Lanzmann
partant à la conquête du monde dans un avion supersonique accroché au bras articulé d’un manège pour enfants. La publication de ce livre par un éditeur me semble relever de la perfidie plus que
d’un calcul mercantile.
J’ai hâte de lire la suite.

– Sinon, vous, ça boume ?

439.

 

Je lis rarement en diagonale, plutôt de travers.

 

Ce livre de B.S. Johnson s’ouvre comme un cercueil et se referme sur un tombeau.

 

Il avait bien envie de lire Melville, mais les histoires de pêche et de célibataires lui soulevaient le cœur.

 

– Mao connaissait-il Mallarmé ? se demandait le petit éditeur.