Divers

415.

Je ne vois pas ce qui m’empêcherait de passer à la postérité sous le nom de William Shakespeare, se dit William Shakespeare, dans le petit miroir de sa salle de
bain.

 

–  Toute œuvre immense se prête aux expropriations, elle est elle-même usurpation du génie collectif d’une époque réduite à un génie singulier. Le courant
d’air dans ma narine m’appartient-il ? La crasse sous mes ongles ? Le pli de ma ride ?

 

On tira de côté le petit éditeur prestement, on lui coupa les bras, on lui coupa les jambes, on lui coupa les joues, on lui coupa le nez, on lui coupa la langue, on
lui coupa la bouche, et après l’avoir copieusement ramoné et rabonné au Matricule des Anges, on l’aperçut encore dans le petit miroir où ses grimaces étaient restées collées.

 

La vie galope, sabots devant, sans selle ni cavalier.

414.

 

Inutile de nous voiler la face derrière la pile. La profusion condamne la critique à juger d’un auteur à sa couverture, ballottée entre de lumineux crétins et de
sombres idiots.

 

Manquant ainsi deux diamants solitaires : Lambert Schlechter et P.N.A. Handschin.

413.

– Patience. Le Nobel facilitera la publication de vos premiers ouvrages, leur répondait David Belacqua, en refusant leurs manuscrits.

 

Désolé. Nous ne pourrons pas faire valoir vos droits à la postérité. Nous n’avons pas retrouvé les noms des génies méconnus du XXe siècle.

 

Avez-vous remarqué que le mot cirque est l’anagramme du mot critique ? Le mot baudet à plumes celui de libraire ?
Onaniste manchot celui d’éditeur ?

 

“…nothing but false teeth in their heads…”