Divers

399.

– Je préfère lire les livres avant de les acheter et les relire avant de les relire, disait David Marsac. Pour m’assurer qu’ils en valent bien la peine.

 

Dans la vitrine, l’écrivain posait nu, éco-label à son oreille (les ingrédients, la provenance, la date de péremption).

398.

Telle était sa fascination pour le cul du mandrill qu’il s’y coinça le nez. 

 

– À boi ! À boi ! 

396.

Plié en deux dans son maroquin rouge reposant sur le flanc, le petit éditeur jouissait des plaisirs de la vie incunable, signet du pouce entre les dents.

 

– À quels hasards de la distribution devons-nous les grands noms de l’histoire littéraire ! attaqua le petit éditeur à la tribune du lavabo. Imaginez
Balzac me remettant deux siècles plus tard ses tout premiers romans, Baudelaire ses fleurs maladives et Nerval ses Chimères. Ces grands noms immortels (brosse à dents tournoyant dans le
soir embué) seraient aujourd’hui inconnus de nos anthologies, et tributaires de la curiosité d’une quinzaine de libraires audacieux – Esprits sublimes de la déroute !

 

– Mais dans ce cas, s’interloqua David Marsac, dans un mouvement d’envol de pâte dentifrice, qui sont les inconnus qu’on célèbre à leur place ?

 

 – Se pourrait-il aussi, dans l’horizon du pire, que Balzac, Baudelaire et Gérard de Nerval soient les usurpateurs de grands noms inédits ? 

 

(Pâte molle chue dans le lavabo.)