Divers
Le processus de création est le même chez Picasso et Picassiette, comme chez toute personne travaillée par le désir de peintre ou d’écrire, qu’il s’agisse de Proust
ou de votre voisin.e de palier.
Je trouve Handschin plus audacieux et drôle que Kerangal. Vous préférez dans les deux cas Tatiana de Rosnay, et Flaubert est pour vous et moi sans intérêt.
De quelle vérité nos goûts respectifs sont-ils porteurs ?
– Ma modestie me retient de donner libre cours à mon génie. Je tenais à vous en informer.
L’idée de valeur absolue ou de hiérarchie me semble en contradiction avec la culture littéraire, qui se construit au gré d’un tissage inédit de textes et de livres,
dont le lecteur s’habille selon l’humeur, les convenances et son génie propre. Pas de Flaubert ni de Michon dans ma garde-robe. Pas trace de Chateaubriand. Du Stendhal pour la trame et les
fils bariolés de Jean-Luc Coudray, Arthur Bernard ou Valérie Rouzeau.
Entre autres. J’ai aussi un vêtement tout en Rabelais, une bure Rousseau, un paletot Alain, un parapluie Freud et des chaussures diverses (des tongs Handschin, des
chaussons Chevillard, des Doc Claro) + lunettes de soleil Ginsberg pour bronzage intégral Miller (peignoir de soie en pur Desnos).
Dans les cartons d’archives et sur les rayons de nos bibliothèques privées et publiques, des chefs-d’œuvre rêvent à notre visite.
Le livre est un objet, le chef-d’œuvre une vue de l’esprit.
Cela étant, je prépare moi aussi l’oraison funèbre de mon vieux collègue Gallimard, dont nous fêtons le centenaire cette année.
Allongé sur la ligne de départ, Jacky Marsac entendait arrêter l’avancée des coureurs dont les moteurs tournaient déjà à des allures déviant toute
concurrence.
– Ça mahaâââchh…squiiisshh, eut-il encore le temps de dire avant de disparaître dans un nuage de rillettes mazoutées.
Dépêche AFP. La littérature est en deuil. Mais plus personne pour le porter.
Une tête de ravioli, les artères en ébullition, David Marsac méconnaissable ruisselait dans son jus de tomate sur la tartine de l’asphalte.