Divers

335.

Lisant de Théophile Gautier le livre dédié à la célébration de la puissance vitale de son ami Balzac, je vois le puissant rire, tonitruant, gorge déployée,
« jovialité herculéenne », monter des pages vers moi, marée humaine, de quoi faire du rafting en plein été, vitesse, tape-cul et flotte rafraîchissante.

 

Quel que soit le sujet, David Marcas le ramenait toujours à soi. Il avait essayé toutes les manières possibles de dessiner un cercle qui aille de soi à soi, soi à
soi, soi à soi, soi à soi.

 

Même la scie égoïne.

334.

David Marsac glissa son nom dans le rectangle longiligne du moteur de recherche, sans trop y croire naturellement, un peu comme on joue à cache-cache avec
soi-m’aime, sans tout à fait se perdre de vue pourtant, ni se prendre au sérieux, on est d’accord  –

 

et Ô Ô surprise : il s’était retrouvé dans un espace d’une nouveauté enchanteresse, une insolence à renverser le cours du Nil, un bricolage de textes d’une
ingéniosité à marcher tête en bas, du vert, du rose, du bleu – Bref : une fameuse découverte.

333.

Au fond, L’espèce humaine de Robert Antelme balaie dès les premières pages ce que la littérature d’aujourd’hui propose de plus audacieux. C’est dire aussi
que le renouvellement ne viendra pas du style, se dit David Marsac. Ni même de la pensée.

 

– M’alors, de quoi ?

 

Proust refusé. Joyce refusé. Céline refusé. Gracq refusé.

 

– Inutile d’insister, leur répondit David Marsac. Nous ne vous céderons ni les droits de Jean-Charles Lévy, ni ceux de  Kol Osher, ni ceux de Christophe
Esnault. Même pour une Pléiade.

 

(Sauf si elle est préfacée par Philippe Sollers. Ou Martine Laval. Ou Éric Dussert. Ou Arnaud Laporte. Ou Pierre Assouline.)