Divers
Qui êtes-vous ? Dont venez-vous ? Où Allez-vous ? Que quérez-vous ? Et quel est votre nom ?
Nulle logique. Des impulsions.
Oui, la littérature pense.
– À tâtons dans son bocal, confirma le petit éditeur au sommet de son échelle.
Il partageait son temps entre méditation et médisance, médisance et méditation et, derechef, médire et méditer, le même mouvement d’un ressassement de machine à
laver en butte à toutes les affres de l’humaine condition : tourner à grande vitesse sur un axe impossible à dévier. Il avait bien songé à sucer des cailloux pour calmer ses humeurs
aphteuses – un week-end sur la côte normande, râteau des dents contre galets, à terrasser les paysages de son âme tourmentée.
La plupart des désordres existentiels sont aujourd’hui soignés par la chimie – Molloy apaisé, dans les rayons des librairies.
– Et c’est pourquoi je lis et re-je-lis Rabelais dans mon cellier, braillait le petit éditeur, bacbuc inapaisable en main.
Dans deux-cent-cinquante-trois ans, je serai tricentenaire, et je m’en réjouis d’avance. En attendant, champagne !
Il faudra bien un jour que la littérature se limite à parler de ceux qu’elle connaît personnellement. Je lui transmets immédiatement mon adresse Facebook.
Aimer un écrivain ce n’est jamais qu’extraire deux ou trois livres de son œuvre pour les relire avec plaisir – moins cette ferveur des premières découvertes (ni la
rage des déconvenues.)
Arrive le moment où le lecteur refuse de simuler, moment de la maturité vaguement sénile, un peu avant la fougue irrémédiable du tombeau.