Divers
Je suis plus attentif aux mottes de la fraise qu’au fil du cordeau narratif.
La plupart des libraires confondent livres récents et nouveautés, dans les deux cas,
caducs après deux mois. Le malentendu pour le lecteur est aussi complet que nutritif. Chacun paye son obole aux céréalités littéraires et économiques du moment.
(« Or, Muse, chante-nouilles le boulghour de Jean Bouilli. »)
Les enjeux se précisent : littérature contre granulométrie.
Le risque d’être entendu étant minime, sonnons jusqu’hallali.
(Une ciguë de rappel dans la cène du livre.)
Jugez de mon étonnement, hier, tandis qu’allant de table en table pour prendre les commandes auprès d’esthètes émoustillés par les mets d’un grand chef étoilé, je
dus céder à l’évidence de cette réalité banale : les gastronomes ont des lectures de buveurs de piquette.
Du roman d’aramon.
Téléchargeant sur ma liseuse mon flot de manuscrits quotidiens, l’image de Jean-Rolin ramant sur un radeau, chemise au vent, déshydraté, l’air d’un hareng – d’une
sardine sèche ? – me saute au nez.
– Or, Muse, évente-moi un peu ! Que souffle la vente !
Il faudra dire à Jean-Birnbaum qu’il mouche sa plume avant d’écrire ; son style goutte.
Nous parlerons dorénavant de Jean-Rolin comme d’un lieu dit dans le canton littéraire, une adresse.
Car contre l’homme, je n’aurai qu’un bon mot : rien.
Ne pas lire prend du temps : le lecteur est vite débordé par l’abondance des choix possibles.
– Or, Buse, gente-boi la golère d’Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaatch..iii !
La tablette numérique est notre salut. Place Net dans les librairies.