– To the happy flu, se dit David Marsac en éternuant devant le grand miroir barrissant de sa salle de bain.

– Il existe tant de bons livres hors du commerce, dit à sa brosse à dent David Marsac, que je ne m’étonne guère que si peu d’éditeurs en publient
aujourd’hui.

Un coup de brosse jamais n’abolira la carie éditoriale.

(incurie, écurie)

Vingt ans d’un dur labeur dans une maison d’édition prestigieuse, les plus grands noms pour compagnie, diffuseurs et circuit de distribution ne craignant ni le
gèle, ni la neige, ni les libraires grizzlis, une presse régulière, des critiques enthousiastes, une mécanique précise, des écrous, des boulons de serrage  – et pourtant il ne se vend bon an
mal an que trois mille exemplaires de ses ouvrages. Pas de quoi pavoiser les édifices publics ni les anthologies scolaires.  

– C’est à croire qu’il le fait exprès.