Divers
L’admiration est difficile – bout de querelle au fond de la gorge.
D’où ce pan du patrimoine littéraire construit sur l’art de la disqualification, de La Rochefoucauld à Philippe Muray.
Mais qui pourrait me haïr, se demandait David Marsac en parcourant la liste des avocats inscrits au Barreau du Mans ?
– Kaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaï………….
– J’ai déposé auprès des autorités compétentes une demande de permis de construire pour une œuvre inédite et déroutante qu’aucun éditeur en place n’oserait publier
sans craindre de déclencher la fureur d’un public aguerri par les colonnes de Buren et l’affaire Dreyfus.
Le romanesque français est à ce point façonné par l’illusion du réel et le diktat du récit qu’il ne vous reste plus, à vous lecteurs épris d’improvisations, qu’à
inventer les œuvres que vous aimeriez lire – lecture, écriture, édition.
Les ventes stagnent. Les libraires démissionnent. Les éditeurs renoncent. Les écrivains se comptent sur les doigts de la main (coincée dans la prise). Les lecteurs
sont les seuls à y croire et à faire preuve d’un entêtement qui, au milieu du désastre, décourage libraires, éditeurs,
écrivains. Les ventes, après coup, doutent d’elles-mêmes.
– Un suicide collectif ?
– Un attentat spectaculaire à la bombonne de gaz lors du prochain salon du livre ?
– Une confusion homonymique ?
David Marsac ne savait plus comment continuer à faire vivre la littérature française.
(Dans le miroir, pâte dentifrice et brossage de dents.)