Divers

909.

C’est aujourd’hui mon anniversaire. Les hasards de la prédestination.

 

La littérature retrouve le mouvement imprévisible de la horde : revues, huttes d’édition, feux de paille, incendies, blogs d’incertitudes, livres et textes flambent
au contact des cavaliers qui les attisent, silex de leurs sabots. 

 

Mes félicitations émues : il s’est fait mettre en colloque par son meilleur ami.

 

(Ma délicatesse m’oblige à taire des pans entiers de ma générosité.)

908.

La délicatesse des écrivains d’élevage me fait royalement chialer.

 

Leur âme comme on mouche son œuf.

 

– L’agonie de cet éditeur n’a que trop duré. Cessez d’acheter ses livres ! Paix à nos âmes !

 

(L’allusion sera entendue en pure perte, je le crains. Les gobeurs d’œufs ont déjà préparé leurs mouillettes.)

 

Il décline. C’est un fait que moi seul ai perçu. Il décline et sa prise est moins ferme. Son dernier livre donnait des signes d’un latinisme précoce. Il décline,
c’est un fait observable aujourd’hui, que l’affection ne saurait même voiler, et nous aurons bientôt une place chaude et vacante où débourrer notre mélancolie.

 

Avis au libraire : je suis rancunier et psychopathe. Je gobe ton œil à même l’orbite.

 

Ton œil inutile.

907.

Le désert appelle le chameau, et déjà la lueur scintillante de l’oasis !

 

Qui aurait cru le zèbre capable de bonds carnassiers ?

 

Par comparaison, le tigre en croix fait une triste descente de lit.

 

Presque aussi triste que le libraire.

 

Prenez aussi l’onagre mangeur d’enfants, quel flûtiste !

 

(Seuls les morts sont des extras terrestres.)