Divers
À l’enseigne du Jardin d’œdème, la pêche est généreusement servie. Plus d’un critique posant problème en est revenu tuméfié mais ravi.
Souvent associés, le livre s’est transformé au fil des siècles plus rapidement que le chiotte au fond du jardin, malgré la porcelaine et l’eau courante. On attend
la suite.
– Je veux un trou dans ma tablette !
(L’écrivain de l’avenir.)
Notre émerveillement fait l’oiseau, et puis s’envole vers la mangeoire où ses mouvements de bec, un jour, finissent par nous gaver.
Faute d’auréole, le petit éditeur s’est paré d’un anus de secours.
(Re)découvrant Ewa Lipska, autrefois lue en parallèle avec Wislawa Szymborska, une vérité, un peu pataude, s’est imposée à moi : l’épure n’a rien de minimale ;
l’abstraction ne désincarne pas la langue.
Je voudrais vivre Ailleurs.
Dans de petites villes brodées à la main.
(36)
Le détail pittoresque échappe à la réalité, s’abstrait de sa dentelle, dont il s’écharpe pourtant, à la lettre, en s’enveloppant d’une gaze – de mots, dont la
délicatesse doit tout au langage, rien au monde.
Les écriveurs minimalistes, fortement surcotés en France ces temps-ci, sont au contraire tendus vers un seul but : saisir la vie à même la réalité ; se répéter dans
son vide.
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L[eur] poésie porte une étiquette
Avec les instructions de lavage
(67)
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Il n’y a pas de poète.
Il n’y a qu’un moment d’inattention.
(60)
Ewa Lipska, Moi Ailleurs L´Écharde, Éditions Grèges,
2008