Divers

1084.

Le bourgeois s’est remis à écrire. Cela ressemble à de la poésie. C’est de la poésie, l’expiration, la rime. J’aime bien la poésie, le canoë-kayak, la rame aussi.
Baudelaire encore un peu, Rimbaud pas mal, Alain Bombard. Ces vieilleries s’accrochent encore à mes paupières. Pourquoi ne pas rouvrir la plaie ? Le bourgeois s’y attèle, bœuf sautillant,
grenouille sur nénuphar. Il tient surtout à publier ses rames de pianiste à deux doigts. En ce sens, l’écrivain d’aujourd’hui est bourgeois, écrit pour inonder les autres de soi. Ils ne vous ont
rien fait, mais ils méritent de lire vos poésies ramées. Rimbaud, Baudelaire, mais aussi ce monsieur qui a fait des études de commerce. J’ai parcouru d’un œil rassis quelques-unes de ses pages
dans le recueil qui m’a été soumis à moi qui aime d’abord la liberté.

 

Je ne trouve rien à dire à ce désir de poésie, de publier. Mais pourquoi moi ?!

 

Qu’ai-je fait à ce monsieur ? L’asthénie esthétique ne tue pas et je m’en réjouis. Pour le génie il faut du temps, n’en avoir pas est notre lot commun, la rime
semble plus facile (cogner les mains à la force des bras).

 

 

Chacun rira d’autant plus haut que les vues baissent sur nos pratiques ridicules.

854.

Nous voici pourvu d’un fil narratif tendu entre vos dents et la poignée de notre porte.

 

(Notre comité de lecture s’est aussi équipé de maxillaires à manuscrits.)

 

Qui fêtera-t-on demain au banquet des lourdés ?

1083.

Sommes-nous déjà débordés de ce monde en fuite ?

 

Faites le compte. Toutes les époques se sont plaintes de la manie d’écrire chez des contemporains poussés depuis à la postérité.