Lambert Schlechter
– Je lègue généreusement mon œuvre à la science du plagiaire, déclara le petit éditeur, impatient de se faire un nouveau nom d’emprunt.
En confidence, autant vous dire que je ne suis pas l’auteur des livres admirables de Lambert Schlechter : Smoky (Chroniques, Le temps qu’il fait, 2003), Le Murmure du monde (Fragments, Le Castor astral, 2006) et Angle mort, le livret de la cambuse (récit, 1986), réédition aux Éditions L’Escampette, en 2005.
(Je ne vous donne à lire aucun extrait de ses œuvres pour ne pas céder à la tentation de les signer de mon nom.)
Livre dans l’une et crème solaire dans l’autre, tuba entre les dents.
David Marsac dans les calanques avance masqué en apprenant à lire, oeil de côté, à la manière obtuse des poissons, bouche ouverte, ouïes dilatées, queue vive.
– Les bons livres ne manquent pas ! se dit Marsac, observateur. Les bouquinistes du coin ont tous les invendus des meilleurs éditeurs des vingt dernières années.
Smoky de Lambert Schlechter, disparu depuis belle lurette de tous les étals, attendait sa visite au Bookineur 20, Cours Julien.