Depuis un certain temps, David Marsac était à David Marsac son meilleur lecteur, d’une fidélité qui confinait à l’auto-dilection. De là à penser que David Marsac lisait David Marsac lui-même, il n’y avait pas même l’espace d’un pas à franchir. David Marsac s’emboîtait dans David Marsac en personne.

Le jour où l’on découvrira l’identité véritable de David Marsac, on entendra le cri des dents qui cassent.

Car Da Marsac est une coquille vide.

Il existe deux sortes d’écrivains, affirma péremptoire David Marsac en direction du vis-à-vis biblique dans le miroir de sa salle de bain. Ceux qui parlent du caractère et des agissements de leurs personnages et ceux qui, les écoutant sur France-Culture, ricanent comme des bossus en se lissant la longue barbe blanche.

– Et qui tire les ficelles de ces petites marionnettes, lui demanda David Marsac, hilare dans son bavoir ?

– J’ai toujours un bon mot à te mettre sur le dos, soufflait David Marsac à sa petite marionnette.

Qui prenait corps ? Qui prenait vie ?

C’est David Marsac, mes amis.