Monsieur Le Comte
David Marsac salue l’entrée en scène de Monsieur Le Comte, sur l’échelle de la lettre À. « OHé ! » (Au sommet, son bras.)
– Ô Bal ! Et à Dia ! s’écrie immédiatement David Marsac, feuilletant les pages de la vie enthousiaste de Monsieur Le Comte.
Reste à pousser la recension du livre d’Annocque à travers le Hublot de la bienveillante
loupe critique.
Donc. En effet. Comme eût dit Monsieur Le Comte. Il s’agit d’un récit. Comment faire avancer un récit sans recourir à la ferblanterie romanesque ? C’est la trame,
l’intrigue.
– No – o dear no – the novel does not tell a story anymore… (Forster déconfit.)
Le roman en question ne raconte rien, que la vie au sommet de la lettre A, peu de choses, traduites de riens. Un comte perdu au milieu de la vie – zoï en
Grec. Et donc, Monsieur Le Comte, sans se lasser (a-t-il seulement des chaussures ?), parcourt le zoo de la vie, dos rond, et d’un chat l’autre fait le pitre.
– Chouette ! hurle le-le-le lecteur à vide de refaire le plein de belle littérature sans concession à ce que le roman produit de pire aujourd’hui – trop
souvent le meilleur : la mécanique poussive ou bien huilée, vroum, vroum, du roman, en voiture, suivez les itinéraires bis de la réalité. Personne n’y croit, mais tout le monde
en lit dans les compartiments des TGV. (« Bonne nuit, les alités ! ») En attendant, la vie défile.
Du coup, Monsieur Le Comte préfère la bicyclette, légère, maniable, joie d’aller par les prés, chemins creux, la porter sur l’épaule, rouler sans roue avant, ou
faire des roues arrière pour épater les filles d’attente à la bibliothèque.
Il était temps. David Marsac s’impatientait.
– Ce livre me plaît par sa désinvolture, d’ailleurs très concertée. Parlons-en.
Le récit, l’histoire, la vie de Monsieur Le Comte avance au gré des facéties du dit vain de l’écrit vain, linguiste auteur des jours comptés d’un personnage dont la
présence ne nous est chair que parce que veine.
– En plus on s’amuse bien à décrypter ce qui se cache dans ce qui s’offre.
Le lecteur, du coup (le tic), devient comparse auteur, préposé à l’assemblage des pièces fournies en kit, 100 pages, couverture comprise.
– Et allez donc : Kit, scie, colle, scie, visse !
Je trouve d’ailleurs à Monsieur Le Comte, collé par l’oreille gauche, des airs de frère siamois d’Honoré de Balzac qui nous revient, effet boomerang de la
littérature.
– Et combien j’aime, disait Marsac, jaloux comme une murène, ce bruit de page tournée qui préside aux actions inessentielles de Monsieur Le Comte,
personnage sans figure, dont le masque est la marque du manque – qui donne sens à la littérature.
Réel du texte contre réalité.
David Marsac, épaté.
Des nouvelles de nos Éditions.
Depuis sa parution en avril 2010, nous avons vendu une centaine d’exemplaires de Marge occupée de Jean-Charles Lévy, la moitié par le biais de nos
courageux partenaires (« Mes baisers en pluie sur vos rayons, chers libraires »).
Balzac revient de Kol Osher, sous presse, paraîtra le 2 novembre 2010 et bénéficiera d’un lancement particulier en direction des balzaciens et des cantines
scolaires (Gloire à vous, frères de papier, Ô Universitaires – et hou à toi, Éditrice bordelaise, voir post 107).
De Christophe Esnault, revuiste chevronné, écrivain polydactyle, nous préparons l’édition du premier livre, Isabelle, à m’en disloquer, poème amoureux
marqué par une littérature des extrêmes contemporains et la douceur de tous les temps (lyrisme et kick boxing), à paraître en avril 2011.
Nous recevons de plus en plus de manuscrits, deux par mois, que nous lisons selon un protocole précis, à consulter sur notre site, nous permettant d’assumer notre
fonction de découvreur sans grand souci de rentabilité puisque nous sommes riches d’un enthousiasme sans limite et d’une équipe de lecteurs volants et bénévolents. Par contre, notre budget est
limité – pas d’accointances à Bercy.
Nous aimerions cependant publier pour quatrième ouvrage un essai vif et nerveux, un livre de chroniques, un pamphlet prophétique, une philippique douce et cinglante
sur nos déboires contemporains avec la vie. Nous attendons vos manuscrits.
Nous sommes ravis de constater la qualité des nombreux textes qui nous parviennent. Faute de pouvoir racheter Gallimard et Minuit afin de publier les excellents
ouvrages qu’ils refusent, nous choisissons selon nos goûts les plus vifs en invitant les écrivains en quête d’éditeur à persévérer contre la hiérarchie éditoriale et les sbires musclés
de l’esprit comptable dominant aujourd’hui (et propre à tous les temps). Le Net et les réseaux qui s’y organisent forment un espace de circulation efficace des livres et des informations. D’un
site à l’autre, d’un blog à l’autre, les liens (joli mot) sont des outils à cultiver, précieux dès lors qu’ils témoignent d’affinités réelles.
Contrairement au refrain, l’écrivain ou l’écrivaine inédit (e) a de multiples possibilités d’être publié(e) en version print à la condition qu’il et elle
renoncent à vouloir être lu (e) ou (lus) par tous. Le monde (de l’édition) n’a rien d’une maman généreuse et débordante d’amour. Ô Écrivain !
Et puis, qui aimerait un livre qui plairait à tout le monde à part David Marsac ?
Outre les amis proches et quelques familiers, le blog du multipolaire éditeur commence à attirer de nombreux visiteurs – et quelques écrivains nonymes – confrères,
faisons cercle, agora, académie, portique pour nous balancer (Salut à Toi, Monsieur Le Comte ! Tous mes vœux, ami Flapp !) – auxquels s’ajoute la troupe de quelques anonymes
parfaitement identifiés par nos services informatiques + les accointances d’usage à l’Élysée.
Pourvu d’un catalogue digne enfin de notre ambition, nous avançons maintenant sur le chemin de la vie en sautillant gaiement, sur un pied, sur les deux, sur les
mains – flip avant, flip arrière, hip hop sur les petites routes, tout en suivant les pointillés.
David Marsac, l’écolier.