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Depuis des mois, le libraire les commandait, sans rien recevoir ; le lecteur contemplait par poignées ses cheveux ; la lectrice brûlait les calories d’un vain désir. Les Vingt sonnets à Marie Stuart de Joseph Brodsky devaient paraître, allaient paraître, finiraient bien par paraître dans l’édition promise, quatre langues, dont deux françaises. Curiosité, aubaine. Mais des ajustements nécessaires attisaient l’impatience. Et toujours rien.
Ils paressaient. Pas pressés justement. Nous avons dû souffler sur quelques braises et puis marcher dessus. Interroger les mânes de Nadeau et Schiffrin. Danser la danse de la persévérance et de la séduction (coup de poing, coup de hanche). Ça marche.
Les voici. Nous vous les livrerons aux derniers jours du mois prochain, janvier 2014, quarante ans après leur rédaction.
Vingt sonnets à Marie Stuart. Twenty Sonnets to Mary Queen of Scots. Двадцать сонетов к Марии Стюарт. Et à nouveau, Vingt sonnets à Marie Stuart. C’est un beau livre. Un très grand livre. C’est aussi un symbole. Les quatre versions seront données en différents parcours, dans un livre au format réversible, deux premières pages de couverture, graphisme sobre.
Nous prévoyons quelques rencontres à Paris et en province. Notre programme prend forme, au rythme lent de notre entêtement. Nous vous en dirons plus, dès que –.
Vingt sonnets, quatre langues, 192 pages, mille exemplaires. Il n’y en aura pas pour tous.
Contrairement à l’idée que je me faisais de leur inutilité romanesque, les portes qui s’ouvrent et se referment dans La Métamorphose en constituent le motif et la raison d’être.
Après avoir longtemps glissé sous les portes, je me suis mis à courir sur les murs et sur les
plafonds.
Moins affûtée à mon regard, sa production perd en intensité et, pour tout dire, en raison d’être.
En retirant ses romans de leur bogue narrative, on obtient le meilleur : la châtaigne.