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J’entends expectorer mes fautes jusqu’au crachat.
Pile, je lis pour désapprendre à vivre ; face, je vis pour désapprendre à lire.
Éditeur – et lecteur de surcroît – j’anticipe avec beaucoup de tranquillité un monde sans librairie. Contactez-nous quand vous manquerez de livres. Pour les
libraires, on s’en passera.
J’achoppe au vide syntaxique de phrases portant des mots, comme un lourdaud contre une civière (un fauteuil roulant, une chaise de repos, les béquilles d’un
boiteux).
La littérature n’est ni morte ni mourante. Elle triomphe aujourd’hui dans les maisons de convalescence.
Notre travail de sape vise à produire des rencontres singulières afin que notamment le haut n’ignore jamais le bas : le nez du pantin à grelots doit finir dans son cul.
J’apprends par les journaux, à leur affaire sur la question, que les empires de la culture s’écroulent, l’un après l’autre. Virgin, Chapitre, bientôt la Fnac
reconvertie à la vente de machines à café garanties sans phosphate. Est-ce un problème dans un monde sans lecteur ? Je vous l’ai dit. J’ai suffisamment de livres pour tenir un siècle, ma
bibliothèque est ouverte aux nécessiteux. Quant aux vendeurs, ils pourront se reconvertir dans l’écriture de best-sellers numériques à l’intention de ce public dont ils ont assoupli durablement
les goûts. (En vente sur Amazon.)
Une bâche ou un linceul, dans les deux cas au trou, le pantin littéraire.