BLOG
La langue du roman déployait hier encore les ressources d’un sous-sol enrichi par maintes alluvions venues des gorges du temps se déposer dans une même phrase.
Le livre numérique produira à nouveau la superposition de strates (narratives, sémantiques) à laquelle peu à peu ont renoncé les romanciers de colle et de papier.
(– La barbe souvent vieillit en prenant une longueur d’avance.)
Épuisons le livre numérique en commençant par son sujet.
Ni mon nouvel ordinateur, ni mon smartphone, ni ma tablette numérique n’acceptent de lire ce Robert et Collins acheté en 2007, périmé aujourd’hui.
Ma colère me tient lieu de dictionnaire instantané et la consultation s’en trouve accélérée d’autant.
Ce n’est pas mon du tout.
Autrefois écrite pour des lecteurs moyens, la littérature est aujourd’hui faite par eux.
Fermons plutôt les yeux sur les rêves numériques à même l’écran de nos paupières.