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Dans la plupart des livres que je parcours d’un œil rapace sur les tables des libraires, je retrouve de plus en plus souvent ce sens paisible de l’économie rurale
qui assure la prospérité de lignées d’éditeurs. Le souci patrimonial, troupeau des phrases qui
passent, conduit à ces petits bonheurs âpres qui nous agitent à chaque rentrée, nous rassurent à chaque retour sur les tables.
(Vous pouvez le relire sans craindre les doubles-fonds : on est certain que Scarron a bien écrit Le roman comique.)
– Je lègue généreusement mon œuvre à la science du plagiaire, déclara le petit éditeur, impatient de se faire un nouveau nom d’emprunt.
En confidence, autant vous dire que je ne suis pas l’auteur des livres admirables de Lambert Schlechter : Smoky (Chroniques, Le temps qu’il fait, 2003), Le Murmure du monde (Fragments, Le Castor astral, 2006) et Angle mort, le livret de la cambuse (récit, 1986), réédition aux Éditions L’Escampette, en 2005.
(Je ne vous donne à lire aucun extrait de ses œuvres pour ne pas céder à la tentation de les signer de mon nom.)
Le petit éditeur prit un bidon, le plaça près d’un autre bidon, bidon, bidon, bidon et, de bidon en bidon, se constitua une anthologie exemplaire de la critique
contemporaine, agrémentée de gongs sonores.
France Culture, Télérama, Le Matricule d’aisance et toute la ferblanterie loquace de la critique majoritaire.
– Mais Ô, entonna le petit éditeur lyrique, il existe, nez en plus, des espaces critiques d’un bien meilleur tonneau, ici, là. Ici, là.
Lalala !