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Nous actualisons la liste des cinq mille librairies où nos livres sont impossibles à trouver.
Je ne suis pas vraiment libre d’agir, mais il me reste encore la force de braire.
Le jour où nous serons mieux installés, nous solderons nos comptes avec force et surtout fracas : battements de cils, vindicte oculaire, pavé en mousse dans
vos vitrines, cutter au plastique effilé, vos livres seront lardés, vos post-it renversés, désert panique à l’heure des dédicaces et toute la panoplie de la délinquance urinaire,
joviale, imprévisible.
Puis, devant son miroir, David Marsac enfila un nouveau personnage.
(Hurlements terribles dans la salle de bain où DMK2 avait traîné sa victime assommée.)
Pistolets à bouchon dans son ceinturon :
– Le ketchup va couler !
J’ai eu Éric Dussert au téléphone. Nous aurons notre article au prochain numéro. Fera le nécessaire. A grande envie de renouer avec l’esprit frondeur du
Matricule. Notre insolence lui plaît. Le Matricule renonce au courrier des lecteurs. Donne voix à la littérature.
–Vous êtes d’authentiques fous imprévisibles. Rien à voir avec le marketing de la révolte du Tigre ou d’Attila.
C’est vrai. À force de recenser à chaque numéro les copains (L’arbre vengeur) les copines (Finitude), Le Matricule avait perdu de vue sa ligne d’horizon en
cours de route et occultait les œuvres inouïes de la littérature contemporaine. Pour un rebelle, c’est pas fameux.
– Comment a-t-on pu ignorer Handschin ! se lamentait Éric, en se rongeant les ongles des pieds.
– Allons, allons. Tu répares au prochain numéro et on n’en parle plus. Promis juré, plus d’allusion.
Le croirez-vous ? Le Matricule revient à la littérature et s’engage à écrire en français, dans un style audacieux, sujet verbe des idées personnelles
sur la littérature, regard ouvert sur les périphéries, des citations enfin choisies.
David Marsac en tremblait jusqu’au bout des cils – sous son rimmel et dans ses bas résille.
David Marsac traversait la réalité dans la peau de son personnage pour approcher incognito le réalisme du romanesque français.
– J’habite un nom d’emprunt que je loue au moi plutôt qu’à la petite semaine.