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336.

La littérature et la vie sont comme chaussettes retournées l’une dans l’autre, pelote dans la commode du monde, sans qu’on sache laquelle des deux enveloppe
l’autre.

 

Et quand elles vont ensemble l’une à côté de l’autre, elles semblent encore interchangeables, pied droit, pied gauche.

 

– Avançons à cloche-pied, se dit le petit éditeur. Tantôt dans l’une, tantôt dans l’autre.

335.

Lisant de Théophile Gautier le livre dédié à la célébration de la puissance vitale de son ami Balzac, je vois le puissant rire, tonitruant, gorge déployée,
« jovialité herculéenne », monter des pages vers moi, marée humaine, de quoi faire du rafting en plein été, vitesse, tape-cul et flotte rafraîchissante.

 

Quel que soit le sujet, David Marcas le ramenait toujours à soi. Il avait essayé toutes les manières possibles de dessiner un cercle qui aille de soi à soi, soi à
soi, soi à soi, soi à soi.

 

Même la scie égoïne.

334.

David Marsac glissa son nom dans le rectangle longiligne du moteur de recherche, sans trop y croire naturellement, un peu comme on joue à cache-cache avec
soi-m’aime, sans tout à fait se perdre de vue pourtant, ni se prendre au sérieux, on est d’accord  –

 

et Ô Ô surprise : il s’était retrouvé dans un espace d’une nouveauté enchanteresse, une insolence à renverser le cours du Nil, un bricolage de textes d’une
ingéniosité à marcher tête en bas, du vert, du rose, du bleu – Bref : une fameuse découverte.