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L’enthousiasme d’une première lecture est bien souvent un piège que la deuxième parfois resserre. À force de pratiquer une œuvre, l’envie vient pourtant d’aller
faire un tour du côté des périphéries, correspondances, fonds de tiroirs, feuilles volantes, essais critiques, commentaires, confrontation des textes, de l’œuvre, des ébauches, des remords, des
arrangements avec la vérité.
Et ce grand révolté de la littérature n’est plus en somme qu’un petit vieillard frileux.
P.N.A. Handschin est un athlète du surplace. Mais comme il va loin. Comme il va vite. Voici un écrivain, pour le coup, qui n’a pas peur de la répétition, affinant sa technique jusqu’à l’hébétude hypnotique, retour du même, pendule à gauche, pendule à gauche. « Aie confiance… » Et je ne m’en lasse pas. J’avance à l’œil, à la voix. Je lis même l’achevé d’imprimer, les codes barres, je cherche autour du livre, dans sa périphérie statique, les phrases arrachées au livre suivant, le même, un autre – la suite ! Salade de faux départs vers des destinations inattendues. Voyage !
« Fred Astaire attend Romy Schneider dans la vallée de Josaphat » Ce fut ma récompense après la traversée de phrases saturées de présences désertiques(P.O.L., 2003). J’y reviendrai pour un jugement premier sur cette œuvre étrange.
La plupart des écrivains en vogue ont parfaitement compris à quoi les exposait l’écriture d’une grande œuvre : au présent, l’amertume des comparaisons ; au
futur, la haine programmée des lycéens.
Ils préfèrent inverser les perspectives : l’amour incomparable des lycéens en échange d’un oubli prévu d’avance.