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Le plus simple serait de dire ce que vous attendez de moi. Je suis capable de bien des tours d’adresse pour vous séduire.
Je marche sur les mains
je fais les pieds au mur
je me plie en quatre
je courbe l’échine
je m’aplatis
je rampe
je fouis
je gis
je
j’
’
Je ne peux guère aller plus loin.
Viendra le moment redouté où pour survivre j’accepterai de débiner les gens que j’aime – leurs noms, leurs titres, leur ligne d’horizon, leurs choix
éditoriaux.
Vous ne souhaitez pas que nous en arrivions là, eux et moi ?
En prévision du moment redouté, j’ai pris le temps de dénicher dans la fadeur éditoriale des titres redondants, au milieu des collègues aux projets formatés, aux
enseignes aussi ridicules qu’éphémères, vue notre éternité, un petit livre d’une rare beauté, papier doux, élégant façonnage, dont je ne vous dirai rien de plus sinon qu’il est unique, impossible
de le partager, je ne vois pas ce que vous pourriez y trouver. Le garde pour moi.
Sauf si vous insistez.
Dans le miroir de sa salle de bain, entre la brosse à dent unique et le rasoir sans lame auquel manquait une barbe, David Marsac fut pris d’un accès de panique. Un
vernis embué se déposait progressivement sur la surface de son visage sans tain…
– À moi ! eut-il encore le temps de s’écrier avant de disparaître dans le néant éponge de son peignoir de bain.
(Merde. Encore du Chevillard.)
Sous l’aile du butor, dans le panier du marchand, Le Matricule des anges confirme, confiant, la résurrection du pachyderme de la littérature française et nous dévoile
son nouveau titre. Kol Osher peut mourir tranquille (sommeil de pierre).
Il serait d’ailleurs temps d’annoncer la nouvelle sur les écrans :
Le Matricule des anges, juillet-août 1850