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– J’ai toujours un bon mot à te mettre sur le dos, soufflait David Marsac à sa petite marionnette.
Qui prenait corps ? Qui prenait vie ?
C’est David Marsac, mes amis.
Progressivement, l’éditeur renonça au beau travail graphique qui faisait l’éclat de ses couvertures ; le papier recyclé dans de lointaines Suèdes tomba sous la
sombre coupe ; il dut faire ses adieux au fil cousu de ses cahiers ; et seule la colle grumeleuse désormais tenait ensemble ses livres décomposés ; l’impression fut promptement bâclée
par les soutiers de l’Europe nouvelle. On changea sans les voir les noms des auteurs morts de phtisie dans leur grenier ; les longues files d’attente n’offraient que l’embarras des choix
identiques : le même suppléait au même. Partout des narrateurs, encore des romanciers, toujours des raconteurs… Les poètes s’étaient reconvertis à la publicité ; les slogans des enseignes
lumineuses procuraient à l’amateur ravi tout ce que notre époque pouvait inventer d’images fortes et de poésie.
On vivai tmieux , plu vite, et les livres enfin faisaient l’unanimitié des critiques rassemblés (Ensemble c’est tout) dans les deux pages=coutures du magazine
Téléramdam.
– Stop ! C’est un peu fort de vanille, cet acharnement sommaire, David Laval ?
– Si on peut même plus rigoler, Martine Marsac…
– Pour un éditeur, je trouve que vous écrivez trop.
– Pour un auteur, je trouve que vous publiez assez.
David Marchac poursuit sa série de dialogues platonichiens.