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L’éditeur aimerait bien que tout le monde achète ses livres ; la concurrence le rend moins enthousiaste à l’idée que chacun se mette à écrire.
Et pourtant, si chaque lecteur voulait considérer l’achat d’un livre comme une avance sur édition, il ferait naturellement place, en liquidant les stocks, à son
œuvre future.
– La méthode vaut d’être essayée, se dit Groucho Marsac, considérant d’une logique imparable les piles le long des murs.
(« Lecteurs : Faites-vous une place dans nos rayons. »)
Vanité pour les Huns, joie pour les hôtes.
Pourquoi, en effet, disqualifier la vie quand nous pourrions nous mettre à dix pour la lifter ?
Il ne nous reste en héritage qu’un rire compassionnel.
« Achète son livre comme tu aimerais qu’il achète ton prochain. »
Sagesse des temps éditoriaux.
– Le plus pénible, c’est le socle, se lamentait Balzac que la postérité accablait d’un destin de forçat.
Tirait la chaîne de son pavé immense sur le boulevard Raspail en direction des berges de la Seine.
Au croisement du boulevard Saint Germain, plus courbé que jamais sous le poids de ses admirateurs, Sartre avise le désespéré.
– Un classique en déroute ! Voilà au moins à quoi j’ai échappé.