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Certains écrivains parmi les plus délicats, bléssés par la vulgarité du monde, expriment souvent leur indisposition avec des emportements de gros cons.
Le registre de l’humour est mal aimé par l’humeur littéraire.
L’homme de lettres préfère la soupe caustique.
(La logique de la toute-puissance exterminatrice.)
Les outils statistiques, qui lisent dans nos pensées et nos curiosités les plus secrètes, m’apprennent que des curieux en petit nombre cherchent à connaître ma vie, ce que je fais, d’où viens-je, qui suis-je : « bio-david-marsac » répertorié dans la boîte noire du moteur de recherche.
Le métier d’éditeur est pour moi une réponse tardive aux plaisirs de la littérature. À force d’attendre certains ouvrages dans les rayons des librairies, j’ai fini par les faire moi-même. Marge occupée, first on my list.
– Oui mais… Suis-je ? Et qui ?
Né en Charente, de mère anglaise et de père polonais, je vis de piges et pages traduites. David Marsac, traducteur.
À temps perdu, je fonce sur les circuits. David Marsac, pilote de course.
Parfois, je ne suis plus que moi. David Marsac, anonyme.
De deux choses l’une : ou bien c’est identique et il n’y a pas lieu de s’inquiéter, rien à redire ; ou bien c’est différent et là il faut agir, avoir une vue serrée sur la situation.
Ionesco est-il lu aujourd’hui ?
– Est toujours publié [Grand Éditeur speaking].
La situation est donc identique, mais de manière totalement différente.