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Ah ben, c’est chouette de me demander un SP, ça montre de l’intérêt pour les auteurs que je publie, notre travail, nos impressions, c’est bath, ça montre un sens précis de ce que c’est que l’édition, et puis me prendre pour Gallimard me fait vraiment plaisir, le bouffeur de SP est sympa, lire et choisir, monter les pages d’un livre, puis les faire imprimer, stocker et diffuser, visiblement ça ne lui coûte rien.
Le signe du vrai lecteur c’est la demande de SP, ça délimite son homme critique, ça vous décode l’intermittent du 100% payant,ça vous signale l’amateur de gratuit éclairé – Pourquoi payer ? – Ça ne vous coûte rien dans les deux sens : le gratuit est gratuit !
Car le lecteur d’SP aime bien vos livres, sa passion l’exonère, lui rend la demande chic, j’adôre veau livres, c’est bien ce que vous fêtes, file-moi tous tes SP, j’ai plus moyens payer lectures (Mais chier par le milieu de la figure, ça oui).
Le type ensuite te poste trois mots et vingt-cinq citations sur un blog racorni par les publicités, propulsé gratuitement à l’intention de 37 nases qui à leur tour viendront te demander – T’as du SP ?
(Les cons aiment bien se faire mousser puis te raser gratis.)
Retrouver chez un autre éditeur plusieurs auteurs refusés par mes soins me confirme dans mes choix : j’ai bon goût.
Je reste modeste, nez en plus : mon confrère recruteur a un sens du commerce beaucoup mieux affûté.
Les auteurs périmés aiment beaucoup l’imprimé.
Nous sommes jeunes nous aussi. Mais depuis plus longtemps.