P.N.A. Handschin
Dans cent ans, quand nous serons tous morts, nos descendants s’étonneront de votre aveuglement.
Rien ne laissait prévoir en 2010, qu’un siècle plus tard, à l’occasion du transfert de ses cendres de Besançon au Panthéon, l’arrière petit clone simplifié du président de la république française prononcerait l’éloge funèbre de P.N.A. Handschin, dont l’œuvre fut un éclair tombé du ciel sur les générations futures.
Le dernier numéro de Dissonances (aux pages critiques inégalées dans le paysage littéraire) propose un aperçu du dernier livre, Ma vie, de P.N.A. Handschin, élégamment signé par moi-m’aime en personne. Ça vous changera du Matricule des anges, qui n’en fait ni mention ni recension depuis son premier livre en 2003.
Par fidélité au vieux monde, peut-être.
P.N.A. Handschin est un athlète du surplace. Mais comme il va loin. Comme il va vite. Voici un écrivain, pour le coup, qui n’a pas peur de la répétition, affinant sa technique jusqu’à l’hébétude hypnotique, retour du même, pendule à gauche, pendule à gauche. « Aie confiance… » Et je ne m’en lasse pas. J’avance à l’œil, à la voix. Je lis même l’achevé d’imprimer, les codes barres, je cherche autour du livre, dans sa périphérie statique, les phrases arrachées au livre suivant, le même, un autre – la suite ! Salade de faux départs vers des destinations inattendues. Voyage !
« Fred Astaire attend Romy Schneider dans la vallée de Josaphat » Ce fut ma récompense après la traversée de phrases saturées de présences désertiques(P.O.L., 2003). J’y reviendrai pour un jugement premier sur cette œuvre étrange.
Je le redis au risque de lasser, P.N.A. HANDSCHIN est un écrivain singulier. Au lieu de lire Céline, lisez Ma vie du susnommé, aux éditions Argol (beaucoup vraiment). David Marsac ne cesse de vous le répéter sur les ondes de la radio anglaise (ici Londres + pub pour les crèmes à raser). Entendrez-vous l’appel du 8 février ?
Un nom pareil vous donne pourtant des droits imprescriptibles sur une part de marché du lectorat français.
+ piqûre de rappel :
Avez-vous lu Mouton de Richard Morgiève ?
Ai-je la berlue et suis-je le seul à les aimer ?